Les vacances ne sont déjà plus qu’un souvenir pour beaucoup. Pour se remonter le moral, rien ne vaut la préparation de ses futurs congés et la perspective de partir dans des contrées lointaines ! Mais un bon touriste est un touriste averti et citoyen ! “Averti”, il le sera grâce à ce guide Ritimo, et “citoyen” puisque ce guide démontre qu’un tourisme responsable est possible sans nuire aux populations qui accueillent. Témoignages, codes de conduite, adresses de professionnels engagés dans un tourisme responsable et solidaire, sites internet et bibliographie : un guide à glisser de toute urgence dans sa valise avant le départ ! Bonnes (prochaines) vacances !

RITIMO, Vacances, J’oublie tout ? Paris, RITIMO, mai 2003, 39 p., 5€ (pour commander : http://www.ritimo.org, ou au 01 44 64 74 14)

Le militantisme est en crise, nous dit-on, chiffres à l’appui : baisse de la participation à la vie politique, syndicale, associative... montée de l’individualisme, etc. Mais il ne faut surtout pas en tirer trop vite des conclusions. Ne s’agit-il pas plutôt d’une mutation du militantisme et de ses supports ? Aujourd’hui, on ne milite pas comme nos grands-parents, ni même comme nos parents.

On peut s’engager d’une façon différente et se mobiliser dans des circonstances particulières sans forcément adhérer à un groupe, une association, un syndicat. Les récentes manifestations de rue en sont la démonstration : lutte contre la montée de l’extrême droite, contre la guerre en Irak, refus de la mondialisation libérale, etc.

L’auteur examine ces nouvelles formes d’engagement en ce début de XXIème siècle, les aspects particuliers du militantisme d’aujourd’hui et les nouvelles éthiques et morales qui s’en dégagent. Il présente les nouveaux discours, les nouvelles formes de contestation qui s’expriment (taggers, hackers et autres) et nous dresse le panorama de cette société morale qu’il perçoit à travers les revendications actuelles.

JORDAN Tim, S’engager ! Les nouveaux militants, activistes, agitateurs..., trad. de l’anglais par Sophie Saurat, Editions Autrement, 2003, 136 p., 14,95€

Ce dossier synthétise les échanges ayant eu lieu lors de la rencontre Pérou-Europe de Lannion du 3 au 6 août 2001. Cette rencontre visait à renforcer les échanges entre acteurs du développement au Nord et au Sud dans un contexte de mondialisation libérale où les citoyens ont du mal à se retrouver. Cette expérience d’échanges a été menée avec différents acteurs du développement au Pérou (élus, militants associatifs, représentants de l’Etat...) et en France. Elle a permis de montrer qu’il est possible de mener une réflexion commune quelles que soient les différences des expériences et initiatives menées en France et au Pérou pour le développement local. Une cassette vidéo de ces rencontres a été réalisée avec en complément un reportage sur le vernissage de l’exposition du peintre péruvien Florentino Laime Mantilla.

Nouvelles formes d’actions solidaires locales et internationales face à la mondialisation : Actes de la rencontre Pérou-Europe, 3 au 6 août 2001 à Lannion, Association Rencontre Pérou-Europe, 2002, 132 p., Actes (10,50 €), Vidéo (15 €) + frais de port.

Critique parue dans Peuples en marche, n°184, mars 2003

Association Rencontre Pérou-Europe

Site : http://www2.ac-rennes.fr/crdp/puka/

Adresse : Claire Ruault, La Houdinais, 35160 Le Verger - FRANCE

Tél/Fax : 02 99 07 98 68

Contact : claire.ruault@wanadoo.fr

ou

Adresse : RESIA - 30 rue Brizeux, 22000 Saint-Brieuc - FRANCE

Tel. : 02 96 61 22 33

Contact : cresia@asso.globenet.org

« Un récit de l’aventure sanglante de la négraille - honte aux hommes de rien ! - tiendrait aisément dans la première moitié de ce siècle ; mais la véritable histoire des Nègres commence beaucoup, beaucoup plus tôt, avec les Saïfs, en l’an 1202 de notre ère, dans l’Empire africain de Nakem, au sud de Fezzan, bien après les conquêtes d’Okba ben Nafi el Fitri »...

Ainsi commence Le devoir de violence. Telle une épopée, Yambo Ouologuem raconte une Afrique méconnue dont il fait débuter l’histoire au XIIIème siècle, une Afrique où esclavage et colonisation se jouent bien avant l’arrivée des Européens, une Afrique violente et sanguinaire, puis une Afrique qui se soumet à une autre colonisation, celle de l’Homme blanc. La langue de Ouologuem jaillit, puissante et sans pudeur, pour dire et faire entendre l’histoire des Hommes.

Prix Renaudot en 1968, premier roman d’un jeune écrivain, Le devoir de violence fut retiré de la vente par son éditeur peu après sa parution. Sali par des accusations de plagiat mal fondées, Yambo Ouologuem disparut de la scène littéraire et se retira chez lui, à Bandiagara, au Mali. La réédition de ce livre par les éditions du Serpent à Plumes est un événement à saluer.

• OUOLOGUEM Yambo, Le devoir de violence, Paris, Le Serpent à Plumes, 2003 [1968], 16€

L’humanitaire, on en parle beaucoup en périodes de famine ou de conflits, on le médiatise, on écrit sur lui. On l’approuve, parfois on le condamne, mais il ne laisse pas indifférent. Voici un nouveau livre qui apporte son lot de réflexions sur le sujet. Fini le bricolage du début, le « romantisme fondateur », c’est le règne de l’efficacité avec sa cohorte de campagnes publicitaires, d’actions marketing pour la recherche de donateurs. Dérives, ou pas ? Cette fois-ci, ce sont les humanitaires eux-mêmes qui s’expriment, qui s’expliquent, qui témoignent : responsables de missions, d’organisations ou volontaires sur le terrain pour Médecins sans Frontières, Médecins du Monde, Action contre la Faim, Handicap International, Solidarités ou le Groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement). Lors d’entretiens avec l’auteur, Ils évoquent leurs parcours, leurs choix de vie, leurs motivations, le quotidien sur le terrain, le retour et les moments difficiles qui suivent. Pas si simple de vivre ce qu’ils ont vécu et de poursuivre sans se remettre en question, sans douter. Mais si leurs illusions des premières missions s’en sont allées, ils croient toujours en la cause humanitaire et repensent en permanence leurs méthodes.

Critique parue dans Peuples en marche, n°186, mai 2003.