La démocratie en vigueur dans un pays se mesure, entre autres, à l’aune de la liberté d’expression de sa presse. Dans les pays en voie de démocratisation, comme en Afrique, cette liberté est fragile. Elle est parfois menacée par le pouvoir en place ou bien elle peut tout bonnement “déraper”. La presse peut en effet contribuer à exacerber des réactions xénophobes dans la population et alimenter des rumeurs dont les conséquences peuvent être dramatiques (lynchages, massacres, etc.). Afin d’éviter ces risques, des instances d’autorégulation des médias se mettent en place dans toute l’Afrique. Elles visent à faire respecter la déontologie, à préserver une certaine éthique de l’information chez les journalistes et à les professionnaliser. Ce livre reprend ces expériences d’autorégulation, dans un premier temps, dans le monde entier où les médias sont de plus en plus nombreux à s’engager dans une autorégulation volontaire à travers des pratiques variables d’un pays à un autre. Deux approches apparaissent : la première consiste à créer un cadre normatif au sein de la profession, la seconde s’appuie sur la responsabilisation des médias vis-à-vis de leur mission d’information. Dans un second temps, ce sont les expériences d’autorégulation africaines qui sont présentées avec, en particulier, l’analyse du fonctionnement de l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem) créé en 1998 au Bénin. Destiné aux professionnels africains et aux partenaires au développement des médias africains, cet inventaire met en avant les défis que ces instances doivent relever pour réussir leur mission : renforcer une presse libre, mais responsable !

Critique parue dans Peuples en marche, n°188, septembre 2003

« La Chine souffre aujourd’hui de ce qu’il y a de pire dans les deux régimes à l’œuvre - la nouvelle hégémonie néolibérale et l’ancienne tyrannie socialiste revisitée. » Lapidaire peut-être, cette formule de Wang Hui, l’une des grandes figures intellectuelles chinoises et l’un des auteurs de ce numéro d’Alternatives Sud, a le mérite d’indiquer toute l’explosivité du cocktail d’économie ultralibérale et d’autoritarisme politique qui permet aujourd’hui à la Chine de s’imposer sur la scène internationale comme la superpuissance en devenir. Les nouveaux rapports sociaux et de pouvoir induits par la mise en place d’une société de marché ont pour corollaire la polarisation sociale et le développement profondément inégalitaire de la société chinoise, dans les campagnes comme dans les villes. Au-delà de ses « effets libérateurs » et de son impact évident sur la croissance du pays, l’ouverture de la Chine à « la mondialisation » a aggravé les impasses et les dérives des années 1990 : crises écologiques, corruption, migrations de masse vers les villes, exploitation effrénée de la main-d’oeuvre, marchandisation du travail rural, chômage urbain... La complexité du réel et les évolutions sociales internes font plus que nuancer les discours téléologiques sur la modernisation et les images du boom productiviste et consumériste de la Chine contemporaine.

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La communication est au cœur des sociétés humaines. Avec le télégraphe, le téléphone, la maîtrise des ondes et Internet, l’économie-monde occidentale a construit le système nerveux de son hégémonie. L’essor rapide des possibilités de connexion jusqu’aux points les plus reculés de la planète est aujourd’hui un facteur clé de la mondialisation, sans pour autant que le droit à la communication pour tous ne soit assuré.

En quête de secteurs à très haute profitabilité, la finance s’est ouvert le capital des monopoles publics, avec l’appui des gouvernements et de l’OMC. La perspective de fortes plus-values a déclenché des achats-ventes d’opérateurs, la mise aux enchères de licences et des yoyos boursiers de plusieurs centaines de milliards de dollars, jusqu’à l’éclatement de la « bulle spéculative » causant des pertes sans précédent. Les promesses de progrès ont balayé les règles du service public et pénalisé l’ensemble des consommateurs chargé de payer la note, en particulier les plus faibles et ceux des pays du Sud.

Face à la déréglementation et à la perspective d’un élargissement de la « fracture numérique », les résistances se multiplient. Nombre des pionniers des NTIC sont proches du mouvement des logiciels libres et militants d’un monde plus solidaire. En Afrique, des syndicalistes, parlementaires, groupements d’usagers, ONG inventent des pratiques nouvelles. Ces mouvements montrent que la revendication de biens publics dans le domaine des télécommunications devient primordiale.

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Sous la direction de Michel Capron. Avec la collaboration de Ève Chiapello, Bernard Colasse, Marc Mangenot et Jacques Richard.

Depuis le 1er janvier 2005, de nouvelles normes comptables internationales, les normes IFRS, sont imposées à toutes les sociétés européennes cotées ou faisant appel public à l’épargne. Au-delà des aspects purement techniques de cette réforme et de ses difficultés de mise en oeuvre, cet ouvrage s’interroge sur sa signification et la resitue dans l’évolution contemporaine de la comptabilité, l’importance prise par le domaine financier, la régula-tion économique et le contexte socio-économique de mondialisation.
L’instrument comptable, loin d’être neutre, contribue à façonner les pratiques écono-miques et les rapports sociaux ; les grands cabinets d’audit, en contournant les réglemen-tations nationales et européennes, ont finalement réussi à imposer leurs normes à l’ensemble de la planète, entraînant des impacts significatifs sur la communication finan-cière des entreprises. Les pratiques de gestion des entreprises vont en être fondamentale-ment modifiées, celles-ci étant contraintes à un management à court terme pour répondre à de nouveaux objectifs de rentabilité et d’image.

En s’appuyant sur les témoignages de celles et ceux qui ont un jour franchi le pas, l’auteure nous offre de comprendre ce qu’une telle démarche révèle des attentes et des images que nous projetons sur ces pays que nous prétendons aider. « Le volontariat est perçu, écrit-elle, comme une aventure utile à plusieurs titres : utile pour les autres que l’on se propose d’aider, utile pour soi en tant que citoyen prenant une part active dans la société. Il comble également un vide en donnant un sen à sa vie. Mais en définitive, qu’en est-il de cette rencontre tant recherchée avec l’autre ? » L’auteure dresse ainsi un état des lieux du volontariat français, questionne les relations volontariat/pouvoirs publics et dessine le parcours du volontaire, du recrutement à la réinsertion en passant par les formations et le déroulement des missions.