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Guatemala : Le prix de la liberté !

initiative Peuples Solidaires

Trois militants de la FRENA, organisation qui dénonce la politique d’une entreprise de distribution électrique et revendique une gestion publique de l’électricité à San Marcos, ont été assassinés ces derniers mois. Ces meurtres illustrent une nouvelle fois la violence qui règne à l’encontre des leaders sociaux et le climat d’impunité dans lequel elle s’exerce. Les organisations locales en appellent à la solidarité internationale pour faire pression sur les autorités.

Union Fenosa est une entreprise multinationale de capital espagnol. Elle est présente au Guatemala depuis 1998 (année de la privatisation de la distribution de l’énergie électrique du pays) à travers deux filiales : la DEOCSA et la DEORSA. Depuis plusieurs années, des milliers d’usagers dénoncent la mauvaise qualité du service et les tarifs excessifs pratiqués. Selon le registre de la Commission nationale d’Énergie Électrique (CNEE), plus de 90 000 plaintes ont été déposées contre la DEOCSA et la DEORSA entre janvier et mai 2009. Le Procureur des droits de l’Homme a également reçu, dans la même période, 37 plaintes contre DEORSA et 41 contre DEOCSA. Pour faire valoir leurs droits, les habitants du département de San Marcos ont commencé à s’organiser au sein du FRENA, Front de résistance dans la défense des ressources naturelles et des droits des peuples. A la base des revendications du mouvement : les tarifs élevés pratiqués par l’entreprise et la volonté de créer une entreprise municipale afin que l’électricité devienne un service public accessible à tous. En savoir plus

Guatemala : retour des escadrons de la mort

Près de onze ans après la signature des accords de paix entre le gouvernement et la guérilla, le Guatemala continue de connaître une violence propre à un pays en guerre. Une réalité où les droits humains, économiques, sociaux et culturels sont constamment violés, où le niveau de pauvreté croît de manière inquiétante, résultat du Traité de libre commerce et de la concentration extrême du pouvoir économique. Durant les trois dernières années du mandat présidentiel d’Oscar Berger, on a dénombré 629 agressions contre des défenseurs des droits humains. Un chiffre qui place le pays en seconde position, juste après la Colombie, dans le triste palmarès des attaques contre les militants des droits de l’Homme et les syndicalistes (1). Au cours de la récente campagne électorale, on a dénombré pas moins de 21 homicides. Et voici que maintenant le spectre des escadrons de la mort réapparaît avec l’assassinat d’un syndicaliste.

Le 23 septembre 2007, à 5 h 45, Marco Tulio Ramirez Portela quitte son domicile pour se rendre à son travail. Sa petite maison est située à l’intérieur même de la plantation Yuma, appartenant à Bandegua, fournisseur de la multinationale Del Monte. Sous les yeux de sa femme, Marco Tulio est froidement abattu par plusieurs hommes masqués et lourdement armés. L’ouvrier de la banane était aussi secrétaire des sports et de la culture du Syndicat des travailleurs de la banane d’Izabal, au Guatemala (SITRABI(2)), qui défend les travailleurs des plantations travaillant pour Del Monte. Son frère, Noé Antonio Ramirez Portela est l’actuel secrétaire général du syndicat. Il ne fait aucun doute que ce sont là les raisons de cet assassinat.

A plusieurs reprises, Marco Tulio avait été menacé de perdre son emploi, accusé de saboter la production et d’inciter les autres ouvriers à cesser illégalement le travail ou se mettre en grève. Le meurtre du syndicaliste s’inscrit dans la droite ligne d’une escalade des violences et d’une impunité institutionnelle au Guatemala.

Pétition pour le jugement des responsables du génocide au Guatemala

Pétition à l’appel de :

  • Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture et de la Peine de Mort (ACAT)
  • Agronomes et Vétérinaires sans Frontière (AVSF)
  • Amnesty International
  • Collectif Guatemala
  • Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)
  • Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH)
  • Secours Catholique - Caritas France

Le 29 décembre 1996 la signature des accords de paix, mettait fin, au Guatemala, à un conflit interne long de 36 ans. Ce conflit, d’une extrême violence, a conduit à l’assassinat de 200 000 personnes, dont 45 000 sont toujours portées disparues, et 660 massacres ont été répertoriés ainsi que 400 villages totalement anéantis [1]. Ces exactions massives ont été essentiellement perpétrées par les régimes militaires au pouvoir à l’encontre de la population indigène maya. La majorité des crimes ont été commis entre 1978 et 1985, période à laquelle se sont succédés les gouvernements de Roméo Lucas Garcia, Efraín Ríos Montt et Mejía Victores.

Depuis 1999, plusieurs plaintes ont été déposées par des associations de victimes, au Guatemala, en Espagne et devant la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme. Après de longues années d’impunité pour les bourreaux, d’attaques et de harcèlement des plaignants au Guatemala, les autorités judiciaires espagnoles, face à l’inaction du système judiciaire guatémaltèque, ont lancé en juillet dernier plusieurs mandats d’arrêt internationaux, et transmis aux autorités guatémaltèques des demandes d’extradition à l’encontre de sept personnes exerçant les plus hautes responsabilités dans la chaîne de commandement afin qu’elles soit jugées en Espagne pour génocide, torture, disparition forcée et exécutions extra-judiciaires.

Or, le Général Ríos Montt, l’un des principaux accusés, bénéficie jusqu’à aujourd’hui de puissants appuis politiques et militaires au Guatemala, raison pour laquelle il n’a jamais été inquiété : il s’est même officiellement porté candidat à la députation lors des prochaines élections générales. Les dépôts de candidature seront ouverts le 2 mai prochain, et le Tribunal Suprême Electoral les validera dans le courant de l’été. A cette date, il bénéficiera de 4 ans d’immunité parlementaire : si les plaintes, au Guatemala et en Espagne, ne connaissent pas d’avancées majeures, il risque ainsi de n’être jamais inquiété, ni au Guatemala, ni en Espagne, et les millions de victimes du conflit, de ne jamais recevoir la réparation morale qu’ils réclament depuis tant d’années.


[1] Selon les estimations de la Commission d’Eclaircissement Historique (CEH) qui, sous l’égide de l’ONU, a mené une longue enquête dont les conclusions ont été rendues en 1997.

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