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Costa Rica - Chiquita : Bananes Indigestes

Avec 115 exploitations bananières et une présence dans les magasins de plus de 60 pays, Chiquita se place en tête du marché mondial de la banane, ex-aequo avec son principal concurrent, Dole. Sous la pression grandissante des consommateurs, Chiquita se vante désormais de promouvoir des produits qui répondent à des critères sociaux et environnementaux. Une banane propre, “cultivée sans pesticides, [...] soignée et cueillie par des travailleurs dont les droits auraient été pleinement respectés”, voilà ce que Chiquita nous promet. Sur son site internet, la multinationale déclare : " nos bananes sont [...] cultivées dans le respect de l’environnement et de nos travailleurs sur les lieux de production". Depuis 2005, les bananes Chiquita sont certifiées par l’organisation de protection de l’environnement Rainforest Alliance. Les plantations de la multinationale se prévalent en outre du standard social SA8000 qui recquiert notamment le respect des normes fondamentales de travail de l’OIT. Pourtant, dans la plantation de Coyol, au Costa Rica, la Compañia Bananera Atlántica Limitada (COBAL), succursale de Chiquita, met la santé de ses travailleurs en péril et viole leurs droits fondamentaux en toute impunité.

Le 16 mars 2007, à 5 heures du matin, Alexander Reyes Zúñiga, Marco Gonzáles Borges et Jaime Blanco Juárez entament leur journée de travail dans la plantation de bananes de Coyol de la société COBAL de Chiquita. Cela fait près d’une heure qu’ils procèdent à la coupe et au ramassage des fruits dans la zone de la plantation à laquelle ils ont été affectés par leur supérieur, lorsqu’ils s’aperçoivent qu’une autre équipe est en train de procéder à une fumigation manuelle avec un nématocide, dans la même zone. Ce pesticide utilisé contre certains vers parasites qui constituent l’un des plus gros problèmes dans les plantations de bananes, est l’un des plus toxiques qui soient pour l’homme.

Ayant reçu des consignes strictes quant au nombre de régimes de bananes qui doivent être récoltés, les trois hommes décident de poursuivre la récolte. Quelques minutes plus tard, Alexander Zúñiga et Jaime Juárez sont soudain pris de nausées et d’étourdissements. Ce dernier est alors conduit à une clinique dans laquelle il restera sous observation pendant quelques heures, sous perfusion. Alexander Zúñiga quant à lui s’adresse à l’un de ses supérieurs qui lui prescrit du lait et de l’eau sucrée et le renvoie chez lui sans autre soin. Le lendemain, Alexander Zúñiga signifie à son superviseur qu’il souffre toujours des mêmes symptômes d’empoisonnement, mais celui-ci n’ayant " pas assez de travailleurs " disponibles le somme de se rendre à son travail malgré tout. Indignés de n’avoir pas été informés de la fumigation qui devait avoir lieu sur leur aire de travail, et d’avoir été ainsi exposés à un empoisonnement au nématocide, deux des travailleurs concernés dénoncent l’incident et mettent en cause leurs responsables. Or, non seulement leur plainte ne sera pas entendue, mais les deux hommes seront en outre convoqués par la direction pour une procédure disciplinaire qui aboutira à leur licenciement pour faute ! Ils sont accusés d’être entrés dans la zone qui devait être traitée, malgré une interdiction expresse qui leur aurait été préalablement signifiée...

Dole : la liberté syndicale ça s’impose et ça se respecte !

PEUPLES SOLIDAIRES, AVEC LA CGT ET 72 AUTRES ORGANISATIONS EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS, FAIT PRESSION SUR DOLE, L’UN DES GEANTS DE L’AGROALIMENTAIRE.

Une lettre, signée par l’ensemble de ces organisations, a été envoyée le 18 mai à la direction de la compagnie afin de dénoncer le non respect des droits fondamentaux des travailleurs, notamment la liberté d’association, le droit de s’organiser et de négocier.

Simultanément, Peuples Solidaires conjointement avec la CGT en France, US LEAP (Etats-Unis), Banana Link (Royaume Uni), Banafair (Allemagne), 3F (Danemark), la UITA (Fédération internationale des travailleurs de l’agroalimentaire) et COLSIBA (Coordination latino-américaine des travailleurs des plantations de banane) a publié en trois langues, un rapport intitulé « Dole, derrière l’écran de fumée ». Ce rapport fait état des nombreuses violations des droits de l’homme au travail dans les plantations en Amérique Latine, en particulier au Costa Rica et en Equateur.

Peuples Solidaires et l’ensemble des signataires de la lettre demande à Dole de s’engager, « non seulement sur le papier, mais surtout dans la pratique » et déclarent qu’elle seront attentives « aux améliorations apportées par Dole grâce à des indicateurs concrets... notamment en appréciant l’augmentation du nombre de travailleurs couverts par des conventions collectives négociées par des syndicats indépendants et démocratiques ».

Cette lettre fait suite à un courrier qui a été envoyé le 1er avril 2004 par COLSIBA (la coordination des syndicats d’Amérique Latine) qui demandait à Dole de respecter les droits fondamentaux des travailleurs.

Costa Rica- Syndicalistes agressés

Appel du Réseau Solidarité n°290 (du 25 janvier au 31 mars 2006)

Le secteur de la production bananière est à nouveau en restructuration. Les dégâts occasionnés par les ouragans qui ont traversé l’Amérique centrale au cours des derniers mois donnent le prétexte à des fermetures de plantations entières. La multinationale Chiquita renâcle à appliquer les accords qu’elle a signés, tandis que ses concurrentes Dole et Del Monte en sont encore à refuser tout dialogue.
L’Equateur poursuit sa politique de dumping social pour conquérir les marchés dans un contexte où la guerre de la banane qui oppose les Etats-Unis à l’Europe n’est pas résolue. C’est dire si, sur le terrain, le travail est difficile pour les ouvriers agricoles qui sont les premières victimes de cette situation dégradée. Pourtant le dynamisme syndical ne faiblit pas comme a pu le constater la délégation de Peuples Solidaires qui s’est rendue au Costa Rica au mois de novembre dernier. Et les travailleurs des plantations ont besoin du soutien de la solidarité internationale pour faire face à l’indifférence voire à la répression qu’ils subissent quotidiennement.

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