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autores > KHILNANI Sunil

KHILNANI Sunil

Sunil Khilnani est professeur de sciences politiques et directeur du département Asie du Sud à l’université Johns Hopkins.


La « société civile », une résurgence

> in Critique internationale, n°10, janvier 2001, pp.38-50, 13p.

http://www.ceri-sciencespo.com/publi (...)

« Partout où il est question d’évaluer les chances de notre monde politique et les menaces qu’il affronte, on rencontre l’idée, assez élusive, de “société civile”. En une époque où la méfiance et l’animosité politiques vont croissant, cette formule exprime souvent l’aspiration à plus de civilité dans les relations sociales. Dans une acception plus ambitieuse, elle cherche à répondre au besoin de catégories aptes à analyser un monde de plus en plus inintelligible.
« Invoquée à la fois comme diagnostic et comme remède à nos maux actuels, brandie aussi bien par des conservateurs que par des libéraux ou des utopistes de toute espèce, par des mouvements d’opposition que par des institutions internationales d’aide au développement, la “société civile” est devenue une sorte de point de rencontre, un peu comme l’était le concept de “totalitarisme” pendant la guerre froide.
« En Occident, c’est la désillusion vis-à-vis de la politique et des partis qui stimule l’intérêt pour la société civile comme moyen de régénérer la vie publique. À l’Est, le terme revêt une signification plus spécifique ; outre les libertés civiles et politiques, il renvoie à la propriété privée et au marché. Un peu partout au Sud, l’effondrement des modèles théoriques qui dominaient l’analyse du politique depuis la Seconde Guerre mondiale incite les intellectuels à insuffler une vie nouvelle à cette notion. Les institutions internationales, notamment les bailleurs de fonds multilatéraux, s’y intéressent aussi : pour accélérer le développement et le rendre plus efficace, elles sont tentées de court-circuiter l’État en aidant directement des acteurs dits “de la société civile” - entreprises privées, coopératives, associations animées par des Églises, ONG - considérés comme les éléments indispensables d’une vie politique plus responsable, plus ouverte et plus représentative. La société civile incarne aux yeux de ceux qui l’invoquent la volonté de restituer à la société des pouvoirs économiques, sociaux ou d’expression que les États auraient usurpés.
[...]
« Dans sa version la plus audacieuse, la société civile concentre toute l’épopée de la modernité occidentale et soulève donc la question de sa pertinence pour les sociétés régies par des logiques historiques et culturelles différentes, mais qui n’ont pas échappé à l’influence de cette expérience politique. Peut-on dire que la combinaison de la démocratie libérale et de la société civile est le lot des seuls habitants de l’Occident moderne ? En quoi l’expérience de l’Occident est-elle pertinente pour l’Est et le Sud ? »  lire

date de mise en ligne : 19 juillet 2004

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