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Taxer les transactions financières : "pourquoi attendre", Monsieur Sarkozy ?

21 septembre 2010

Communiqué d’Attac France

"Les financements innovants, la taxation des transactions financières, nous pouvons le décider ici. Pourquoi attendre ?" Cette forte déclaration devant l’Assemblée générale de l’ONU hier, Nicolas Sarkozy aurait pu la faire, avec plus de chances de succès, au dernier Conseil européen. Alors que la France fait fort peu de choses pour pousser à l’adoption d’une telle taxe au niveau de l’Union européenne, pourquoi le président de la République choisit-il le cadre des Nations unies ?

La réponse est malheureusement claire : une fois de plus, Nicolas Sarkozy choisit la pose plutôt que l’efficacité. S’il voulait véritablement faire avancer la taxation des transactions financières, il commencerait par pousser les feux au niveau européen, où nombre de partenaires - à commencer par l’Allemagne et l’actuelle présidence belge de l’Union - affichent le même objectif. Ce n’est pas Attac qui le dit, mais le rapport des experts du groupe-pilote pour les financements innovants, publié en juillet dernier : techniquement, l’Union européenne ou la zone euro pourraient mettre en place tout de suite une taxation des transactions de change de façon unilatérale, sans attendre l’hypothétique accord des États-Unis et du Canada, qui s’opposent farouchement à l’idée.

Pour Attac, cette taxe devrait avoir pour premier objectif de diminuer fortement le volume des transactions, de façon à dégonfler la bulle spéculative et à réduire le pouvoir de la finance. Son taux devrait donc être très supérieur aux 0,005% couramment avancés par Bernard Kouchner, et elle devrait couvrir l’ensemble des transactions, y compris sur les produits dérivés. Elle pourrait rapporter des dizaines de milliards d’euros au niveau européen, et obligerait les autres grands pays à suivre le mouvement.

Mais, comme avant Copenhague, Nicolas Sarkozy préfère la politique du bagout solitaire à la construction d’une démarche européenne cohérente. Les effets de manche à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies préparent la gesticulation de la prochaine présidence du G20. Rappelons que Nicolas Sarkozy a fait supprimer il y a deux ans l’impôt de Bourse, la seule taxe française sur les transactions financières. Au moment où sa réforme des retraites veut faire prévaloir la loi de la finance et des agences de notation, il n’y a pas de meilleure réponse que la mobilisation populaire contre l’injustice et le cynisme.

Paris, le 21 septembre 2010

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