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Les militaires prennent le pouvoir au Niger

19 février 2010

AP Dalatou Mamane

Coup d’Etat confirmé au Niger. Un groupe de soldats mutins a annoncé jeudi soir avoir renversé le président Mamadou Tanjda, suspendu la Constitution et dissout les institutions républicaines. Le pays est désormais dirigé par une junte baptisée Conseil suprême pour la restauration de la démocratie.

Quelques heures après l’attaque en plein jour du palais présidentiel, les militaires ont pris la parole à la télévision nigérienne, confirmant avoir pris le pouvoir dans la journée.

"Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), dont je suis le porte-parole, a décidé de suspendre la Constitution de la VIe République et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues", a affirmé un soldat se présentant comme le porte-parole du groupe, selon un extrait de son allocution diffusée sur France-Info.

"Nous demandons à la population de garder son calme et de rester unie autour des idéaux qui animent le CSRD et qui pourront faire du Niger un exemple de démocratie et de bonne gouvernance, à l’instar des autres Etats épris de paix et de stabilité", a-t-il ajouté.

Ce porte-parole a indiqué qu’un couvre-feu avait été décrété et que les frontières du pays étaient fermées. Il a affirmé tous les traités signés par le pays seraient respectés et a demandé à la communauté internationale de faire confiance au CSRD.

Selon un diplomate du Burkina Faso, pays voisin, le chef des mutins est le colonel Abdoulaye Adamou Harouna, ancien aide de camp du leader du dernier coup d’Etat au Niger, en 1999, le major Daouda Malla Wanke. A Niamey, des soldats d’une garnison contactés par téléphone ont confirmé que le leader des renégats était bien le colonel Adamou Harouna, mais ont donné un prénom différent, Djibril.

Le coup d’Etat a débuté jeudi après-midi, lorsque des soldats en armes ont investi le palais présidentiel à Niamey. Des tirs ont été entendus pendant une vingtaine de minutes et de la fumée s’est ensuite échappée du palais présidentiel. Des soldats ont ensuite bloqué les rues menant au bâtiment.

Selon Radio France Internationale (RFI), les soldats sont entrés dans le palais, ont neutralisé la garde présidentielle avant de pénétrer dans la pièce où Mamadou Tanjda tenait une réunion avec les ministres de son gouvernement. Ils ont alors enlevé le président et l’ont conduit dans un camp militaire dans les faubourgs de Niamey.

La France a demandé à ses ressortissants à Niamey de rester chez eux, selon le ministère des Affaires étrangères. Air France a de son côté annoncé avoir "décidé de suspendre ses vols à destination de Niamey jusqu’à nouvel avis en raison de la situation politique", a fait savoir une porte-parole de la compagnie jointe par l’Associated Press. Le vol Paris-Niamey-Ouagadougou (Burkina Faso) de jeudi n’a pas fait escale à Niamey jeudi. Air France opère quatre vols Paris-Niamey par semaine en temps normal.

A New York, la porte-parole des Nations unies Marie Okabe a indiqué que le secrétaire général Ban Ki-moon suivait de près les développements au Niger.

Ce coup d’Etat intervient après plusieurs mois de tensions entre le président Tandja et l’opposition, qui l’accuse de dérives totalitaires.

En mai 2009, le chef de l’Etat a dissout le Parlement, opposé à l’organisation d’un référendum prévu en août pour lui permettre de prolonger son second mandat au-delà de son terme officiel, en décembre dernier. La décision était légale mais, en juin, Mamadou Tanjda a invoqué des pouvoirs extraordinaires pour gouverner par décret. Or, la Constitution du Niger n’autorise le président à agir ainsi qu’en cas de menace grave sur le pays, et avec un Parlement en place pour empêcher d’éventuels abus de pouvoir.

Quelques jours plus tard, la Cour constitutionnelle a jugé illégal ce référendum. Mamadou Tanjda a réagi par décret en dissolvant la Cour et en la remplaçant par une autre dont il avait choisi les membres. L’opposition protestait depuis contre l’acharnement à rester au pouvoir de Tandja, élu en 1999 après le précédent coup militaire, puis réélu lors de scrutins jugés équitables.

Pays du sud du Sahara, frappé par la sécheresse et la désertification, le Niger a connu trois coups d’Etat entre 1974 et 1999. Le pays, qui figure parmi les moins développés selon l’index des Nations unies, a un taux de 70% d’illettrisme parmi sa population, et le plus fort taux de natalité au monde. AP

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