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LE RESSORT

Manifeste : Quand la quête éperdue de croissance tue la planète

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> Contre Info·info et La Libre Belgique, 10 novembre 2007

« Décroître, voilà le mot qui fait peur. Notre imaginaire culturel est contaminé par l’impression que c’est la quantité (et non la qualité) de biens matériels possédés qui fait notre bonheur. » Plaidoyer pour la décroissance, signé par un collectif d’écologistes belges.

Il est des notions dont la terminologie même nuit à leur diffusion et à leur appréhension, aussi fondées soient-elles. Il en va ainsi de la "décroissance".

En ces temps de début de prise de conscience du réchauffement climatique, les penseurs de la décroissance fournissent pourtant deux outils bien utiles : un démontage des notions de croissance et de PIB (produit intérieur brut) pour mesurer l’évolution d’une société, et une critique acérée du productivisme capitaliste conduisant à la surproduction.

D’une part, chacun de nous peut mesurer que la croissance du PIB n’est plus (si elle l’a jamais été) un instrument de mesure pertinent du bien-être dans une société. Le PIB mesure tout ce qui génère de la plus value dans l’activité économique, qu’il s’agisse de la construction d’un hôpital ou des conséquences du crash d’un Boeing ! La convention trompeuse qui fait du PIB un indicateur pertinent du progrès économique et social date de la période des "30 glorieuses" (environ 1945 - 1975), quand la part des salaires suivait une courbe ascendante parallèle à celle du produit intérieur brut. Au contraire, depuis le début des années 80, cette part des salaires n’a cessé de diminuer, au profit de la part du rendement du capital (les actionnaires). D’autres instruments, tel l’Indice de développement humain (IDH) ou l’Indicateur de pauvreté humaine, fournissent des mesures bien plus complètes car elles prennent également en compte d’autres facteurs fondamentaux tels que la qualité et l’accès à l’enseignement, l’accès aux soins de santé, l’espérance de vie, l’égalité hommes-femmes, etc. Ce qui plaît beaucoup moins aux "économistes" néolibéraux...

D’autre part, pour maintenir son profit, le modèle économique capitaliste a besoin d’un marché sans cesse en expansion. Il ne lui suffit plus de "répondre aux besoins", il lui faut non seulement produire toujours plus en étendant son marché, mais aussi augmenter à la fois le "turn over" des produits et créer de "nouveaux besoins". C’est là qu’intervient son service propagande : la publicité. En Belgique, ce sont 2,8 milliards en 2006 soit +75 pc en 2 ans qui se répercutent dans le prix des produits. La publicité cherche à nous convaincre d’absolument remplacer notre téléphone portable de l’année dernière par ce nouveau modèle qui possède ce petit "plus" essentiel à notre existence...

À tel point que ce qui caractérise le plus notre modèle économique, c’est d’être une société de surproduction de biens matériels. Biens matériels particulièrement consommateurs d’énergie fossile et de matières premières non renouvelables, qui ne répondent en outre, la plupart du temps, qu’à des "besoins" artificiellement créés. Pour entretenir le modèle, le crédit à la consommation s’est généralisé, et si cela permet d’augmenter les volumes des ventes, c’est aussi un formidable outil de contrôle social, car qui peut encore mener une grève de longue durée quand il peut à peine rembourser ses crédits à la fin de chaque mois ? Lire

date de mise en ligne : 26 novembre 2007

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