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Burundi : dangereuses dérives médiatiques

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Ces derniers mois, les médias burundais ont perdu leur neutralité souvent remarquée, et les dérives se multiplient. La récente publication dans un journal de photos de parlementaires, accusés de bloquer la marche du pays, provoque l’indignation. Des radios réagissent

Les médias burundais ont pris ces dernières semaines un dangereux virage : ils ont perdu leur neutralité. Certains vont même jusqu’à mettre en danger certaines personnalités. Depuis le blocage du parlement en mai dernier, plusieurs journaux - L’aube de la démocratie, L’arc en ciel - sont ainsi accusés d’avoir pris partie pour l’opposition. Un conseiller à la présidence de la République, remarque aussi que, dans les radios, "ce sont curieusement les mêmes personnes de l’opposition qui sont les invités des grandes émissions politiques, comme si elles étaient les seules à détenir la vérité". Tout en reconnaissant qu’il y a des difficultés dans la gestion du pays, le conseiller s’indigne que les journalistes soient instrumentalisés et ne parlent que de ce qui ne marche pas.

La presse du pouvoir dérape elle aussi. Surtout le journal Intumwa (Le messager) animé par un conseiller chargé de la communication à la présidence de la République. En publiant récemment les photos des députés de l’opposition qui refusent de voter les lois, leurs adresses et les noms de leurs parents, dans une parution distribuée gratuitement jusque dans les collines reculées du pays, Intumwa est suspecté de vouloir monter les populations contre eux.

Quelques jours plus tard, dans la nuit du 19 au 20 août, des grenades ont d’ailleurs été lancées dans les résidences de trois députés de l’opposition cités dans le journal. Une femme parlementaire proche de l’ancien président du CNDD/FDD, Hussein Radjabu aujourd’hui sous les verrous, n’hésite pas à comparer le bimensuel aux journaux rwandais à la veille du génocide de 1994.

Anselme Katiyunguruza, professeur en communication, condamne fermement la presse burundaise qui est devenue comme "un moulin qui accepte toutes les graines n’en déplaise à la qualité de la farine".

Empêcher les dérapages Pour stopper ces dérives médiatiques, quatre radios privées ont pris l’initiative d’agir en synergie. Elles adoptent une même ligne éditoriale et présentent les mêmes journaux. La formule permet, selon les responsables de ces médias, de maximiser l’audience. Ces radios voudraient agir comme elles l’ont fait lors des élections de 2005. Pour un haut fonctionnaire de l’Etat qui a requis l’anonymat, cette synergie de quelques médias est une manœuvre dilatoire. "Je suis contre cette synergie de certains médias parce que, parmi eux, il y en a qui ne sont pas constructifs et qui embarquent les autres sans avoir forcément les mêmes objectifs", explique-t-il. Le mieux, pour lui, est de laisser chaque radio travailler individuellement, et tant mieux si les idées convergent. "Nous avons déjà remarqué que des radios taisent certains dossiers mais deviennent virulentes pour d’autres. Ce n’est pas honnête !", conclut-t-il.

Cependant, ces radios rappellent aussi à l’ordre les confrères qui dérapent et secouent les organes de régulation. Le Conseil national de la communication (CNC) ainsi que l’Observatoire de la presse burundaise (OPB), qui doivent faire œuvre de prévention, sont accusés d’avoir agi après coup. Lire la suite

date de mise en ligne : 24 septembre 2007

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