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Pour un Forum social mondial scientifique et technique lors du Forum social mondial 2009 à Belém (Amazonie - Brésil)

19 septembre 2007

Vers un dialogue politique constructif entre les scientifiques et les mouvements sociaux à travers la planète. Pour une appropriation démocratique des enjeux liés à la recherche et à l’innovation.

Depuis 2001, les forums sociaux mondiaux se sont progressivement inscrits dans les agendas de milliers d’ONG, médias, syndicats, mouvements sociaux, autorités locales, institutions et même gouvernements à travers la planète, comme un des moments de réflexions, de partages et de constructions d’innovations sociales, culturelles et économiques à l’échelle du monde. Modestement, les sillons du possible et du souhaitable convergent.

Néanmoins, depuis l’origine des forums, nous observons un déficit chronique problématique : l’extrême faiblesse de la présence des acteurs et des thèmes scientifiques et techniques. Ce fossé entre mouvements sociaux et réflexion sur les sciences et les techniques est aussi contreproductif que dangereux. L’impact des sciences et des techniques sur les réalités économiques, sociales et environnementales de nos sociétés est plus fort que jamais. Les mouvements sociaux ne peuvent prétendre participer à la construction des sociétés de demain sans le prendre en compte.

Ce n’est pas le degré d’expertise nécessaire pour appréhender ces thèmes qui explique ce déficit. Pour preuve, de nombreuses organisations ont su, par exemple, développer une expertise citoyenne sur l’agronomie, l’environnement, les politiques énergétiques ou les enjeux médicaux, l’énergie nucléaire, les OGM, les technologies de l’information, les nanotechnologies, les savoirs locaux ou encore les modes de recherche participative et citoyenne. Nous sommes plutôt face à un manque de prise en compte politique de ces enjeux de la part des mouvements sociaux comme de la part du monde scientifique.

Plutôt qu’intervenir après-coup, en dénonçant les impacts négatifs voire aliénants de technologies issues d’un pilotage marchand, militaire, productiviste de la recherche, il s’agit d’intervenir en amont, avant que ces technologies ne constituent un fait accompli, et lorsque plusieurs options sont encore ouvertes. On doit exploiter les effets transformateurs positifs d’une recherche démocratiquement pilotée, en les étudiant technique par technique. Les mouvements auraient avantage à se doter d’outils de prospective et d’évaluation sociale et environnementale des différentes options technoscientifiques. Il convient d’aider les scientifiques à faire reconnaître de nouveaux types de recherches socialement et écologiquement utiles, et leur permettre de valoriser l’association des chercheurs et de la société civile.

La construction d’un dialogue entre scientifiques, associations engagées pour l’appropriation démocratique de la techno-science et mouvements sociaux, ouvrirait des perspectives nouvelles :

- Préserver l’équilibre entre le statut de biens communs de la connaissance et la possibilité de son exploitation marchande : accès aux données et aux résultats de la recherche ; nouveaux modèles économiques permettant de conserver aux recherches essentielles leur caractère de bien public ; respect et reconnaissance des apports scientifiques des chercheurs du Sud et des savoirs populaires ; rejet de la captation des élites scientifiques par le Nord ; réforme du régime des brevets pour empêcher le pillage des connaissances ancestrales des peuples indigènes ; enseignement universitaire polyculturel, ouvert et accessible...

- Produire ensemble une connaissance utile pour tous : s’assurer que les retombées techniques poursuivent des objectifs répondant aux besoins fondamentaux de l’humanité ; construction et renforcement d’indicateurs et d’observatoires alternatifs et indépendants ; renforcement des recherche-actions favorisant la coopération entre acteurs de terrain et scientifiques.
- Anticiper les mutations profondes de nos sociétés : analyser les technologies de ruptures auxquelles nous sommes de plus en plus confrontés au regard de leurs éventuels apports au bien être durable. Contribuer aux choix technologiques grâce à des procédures démocratiques appliquées aux régions, continents et même à la planète. La société de la connaissance doit rester une société de la décision collective et démocratique. Travaillons ensemble pour créer les conditions d’une appropriation des choix scientifiques et techniques, dont les impacts touchent à tous les éléments de notre vie quotidienne. Les sciences et les techniques sont inscrites dans les choix culturels et sociaux des sociétés tout en façonnant notre vision du monde, nos imaginaires. Ce qui impose l’urgence de mettre les sciences en démocratie.

C’est pourquoi, nous, citoyen(ne)s, chercheur(se)s, représentant(e)s associatifs, syndicaux, élu(e)s, représentant(e)s d’ONG, de mouvements paysans, nous appelons à l’organisation d’un forum social mondial scientifique et technique au sein du prochain forum social mondial de Bélem, en janvier 2009, au Brésil.

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