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Un quart de siècle après, le massacre de Sabra et Chatila est toujours présent

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Le 16 septembre, l’armée israélienne avait fini d’encercler Beyrouth- sud, y compris les camps de Sabra et Chatila et un ordre du haut commandement de l’armée israélienne autorisa l’armée libanaise à « fouiller et nettoyer » les camps.

Le 16 septembre marque le 25ème anniversaire du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila au Liban. Durant les deux jours qu’a duré l’attaque on considère que 2,000 Palestiniens -surtout des femmes des enfants et des personnes âgées- ont été massacrés dans leurs maisons par la milice phalangiste maronite pro- israélienne. Israël annonce 700 victimes mais des Palestiniens et des Libanais estiment qu’il y en eut jusqu’à 3500.

Le massacre eut lieu après l’invasion israélienne du Liban en juin 1982, officiellement des représailles après un attentat contre l’ambassadeur israélien à Londres. Mais l’invasion fut largement perçue comme une tentative israélienne pour chasser l’OLP de Beyrouth où elle avait installé son QG et où plusieurs groupes palestiniens avaient établi des places -fortes, notamment dans les camps de réfugiés palestiniens à la périphérie de la capitale. A ce moment là, Ariel Sharon était ministre de la Défense d’Israël et il fut plus tard tenu pour responsable des massacres de Sabra et Chatila.

Après deux mois de combats acharnés entre les forces israéliennes, libanaises et palestiniennes, un cessez-le-feu fut conclu qui impliquait l’évacuation de l’OLP de Beyrouth. L’OLP accepta à la condition que les civils des camps seraient protégés. Les Américains, qui avaient aidé à conclure le cessez- le- feu, donnèrent théoriquement cette garantie. L’évacuation officielle de l’OLP eut lieu le 1er septembre.

Les camps de réfugiés, jusqu’alors protégés par des membres lourdement armés des groupes palestiniens, furent laissés à eux-mêmes. Le jour suivant le retrait des forces internationales de Beyrouth, Sharon déclara : « Il reste 2000 terroristes dans les camps ». Et puis le14 septembre, Bashir Gemayal, alors président-élu du Liban et allié d’Israël fut assassiné. On raconte que Gemayel avait rencontré Sharon quelques jours avant et qu’il avait accepté de laisser les forces phalangistes « nettoyer » les camps palestiniens.

Le 16 septembre, l’armée israélienne avait fini d’encercler Beyrouth- sud, y compris les camps de Sabra et Chatila et un ordre du haut commandement de l’armée israélienne autorisa l’armée libanaise à « fouiller et nettoyer » les camps. Ce soir là, environ 150 miliciens phalangistes entrèrent dans Sabra et Chatila et pendant les 40 heures suivantes, ils violèrent, torturèrent et massacrèrent des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes. (Quant à l’armée israélienne) elle était parfaitement au courant du massacre. Non seulement elle ne fit rien pour intervenir, mais elle entraîna, nourrit et équipa les Phalangistes et leur donna le feu vert et carte blanche pour massacrer les Palestiniens.

On n’ a jamais su vraiment le nombre de victimes parce que, en plus des quelque 1000 corps enterrés dans les fosses communes, il y avait une quantité, qu’on n’a pas évaluée, de corps enfouis dans les ruines de leurs maisons. De plus, les miliciens phalangistes ont emmené dans des camions vers des destinations inconnues des hommes qu’on n’a jamais revus.

Après le retrait de l’armée libanaise de Sabra et Chatila, quand le carnage qu’elle laissait derrière elle fut rendu public par les médias, la pression de l’opinion publique israélienne imposa une commission d’enquête sur le massacre, formée par le parlement. La commission Kahan considèrera plus tard qu’Ariel Sharon était personnellement responsable du massacre et demandera sa démission. Bien que Sharon quittât son poste, il resta au gouvernement comme Ministre sans portefeuille.

Un journaliste britannique connu, Robert Fisk, a visité les camps juste après le massacre. Dans sa description de la scène, il parla de femmes violées, les jupes arrachées, d’ enfants la gorge tranchée et de bébés qui se décomposaient déjà dans la chaleur de la fin d’été.

Elie Hobeika, alors le chef de la Phalange, ne cachait pas son mépris pour les Palestiniens. Il se glorifia que ses miliciens aient employé les méthodes de nettoyage ethnique que les Israéliens avaient utilisées pendant la guerre de 48 pour chasser les Palestiniens. « Abattez les contre les murs roses et bleus, massacrez les dans la lumière tombante du soir », dit -il. « la seule façon de savoir combien nous avons tué de Palestiniens ce sera si on construit un sous- terrain sous Beyrouth...Un ou deux bons massacres chasseront les Palestiniens de Beyrouth et du Liban une bonne fois pour toutes. » Lire

date de mise en ligne : 18 septembre 2007

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