bibliotheque internationale pour un monde responsable et solidaire ritimo

Le portail rinoceros d’informations sur les initiatives citoyennes pour la construction d’un autre monde a été intégré au nouveau site Ritimo pour une recherche simplifiée et élargie.

Ce site (http://www.rinoceros.org/) constitue une archive des articles publiés avant 2008 qui n'ont pas été transférés.

Le projet rinoceros n’a pas disparu, il continue de vivre pour valoriser les points de vue des acteurs associatifs dans le monde dans le site Ritimo.

cartographie interactive >  droits fondamentaux et sociétés  > Enfants soldats, le phénomène persiste

Tchad et Culture

Enfants soldats, le phénomène persiste

  • imprimer
  • envoyer
  • Augmenter la taille du texte
  • Diminuer la taille du texte
  • Partager :
  • twitter
  • facebook
  • delicious
  • google

> n°258, juin 2007

Vers la fin de l’année dernière, un journal de la place a essuyé la foudre des autorités militaires pour avoir évoqué l’existence des enfants soldats dans les conflits sanglants que traverse notre pays. Aujourd’hui encore, loin de prendre fin, le phénomène risque de s’accentuer, tant les antagonismes guerriers demeurent tenaces.

En signant un protocole d’accord avec l’Unicef le 9 mai dernier pour démobiliser environ 400 enfants soldats recensés au centre de formation de Mongo, le gouvernement Tchadien a confirmé la présence des mineurs dans les rangs de son armée. De sources militaires, ces enfants seraient des anciens rebelles du FUC (Front Uni pour le Changement), l’opposition armée qui a aujourd’hui regagné la légalité.

Selon l’Organisation des Nations Unies, le nombre d’enfants soldats est estimé à 300 000 au minimum dans le monde entier, dont 120 000, uniquement en Afrique. Ils sont dans les zones de conflits armés (Afghanistan, Tchétchénie, Irak, Cambodge, Vietnam, Bosnie, Somalie, Rwanda, Ouganda, RDC, Tchad....) et participent aux combats aux côtés des adultes. L’expression "enfant soldat" désigne toute personne âgée de moins de 18 ans qui fait partie de toute une force ou groupe armé, régulier ou irrégulier. Peu importe que cet enfant manipule des armes, soit cuisinier, messager, porteur de bagages ou qu’il accompagne un de ces groupes (Principes du Cap 1997). Généralement, l’âge de ces enfants varie entre 7 et 17 ans.

La participation des enfants et des adolescents aux combats ou leur socialisation par des institutions militaires ne date pas d’aujourd’hui. Déjà au VIIIème siècle avant Jésus-Christ, l’éducation des enfants dans des unités d’entraînement débutait dès l’âge de 7 ans. Durant la deuxième guerre mondiale, plusieurs États en conflits ont eu recours aux enfants pour pallier le manque de soldats adultes. En 1945, de nombreux enfants japonais se sont battus à Okinawa contre les Américains et environ 5 000 membres de la jeunesse hitlérienne ont participé à la bataille de Berlin contre l’armée rouge.

Une pratique très ancienne

Pourquoi a-t-on recours aux enfants dans les guerres ? Le manque de personnel militaire est la principale cause de la présence des enfants aux combats. Lorsque les conflits durent dans le temps, les belligérants font recours aux mineurs pour renforcer les troupes. En plus, un enfant coûte moins cher qu’un adulte parce qu’il mange moins, il est obéissant aux ordres et manipulable à volonté. Il n’a pas d’enfants ni de femmes restés au village qui l’attendent, donc moins enclin à déserter.

Le recrutement des mineurs dans l’armée peut être forcé ou volontaire. Les forces gouvernementales et les bandes armées enrôlent des mineurs dans la guerre. En Afrique, le plus souvent, ces enfants sont orphelins, sous tutelle, séparés de leur famille ou des enfants de la rue. Ces mineurs sont soit raflés en villes pour être envoyés au front, soit enlevés sur le chemin de l’école, du champ familial. Les factions encerclent les villages et choisissent les futures recrues, elles proposent de l’argent aux parents à la place de la misère dans laquelle ils vivent. Les familles pauvres envoient leurs fils dans l’armée, cela leur procure une certaine fierté. À la longue, ces enfants acceptent leur statut parce qu’ils sont à la recherche d’une identité au sein de la société, ils trouvent leur place en tant que soldats. Parfois, les enfants se sont engagés volontairement dans l’armée par désir de venger leurs parents ou amis tués ou pour des raisons économiques. D’autres vivant dans des zones sous contrôle rebelle, n’ont plus accès à l’éducation parce que les écoles sont fermées. Ils sont tentés de rejoindre la rébellion, la seule activité de la région.

Lire l’article

date de mise en ligne : 9 août 2007

© rinoceros - Ritimo en partenariat avec la Fph via le projet dph et la région Ile de France via le projet Picri. Site réalisé avec SPIP, hébergé par Globenet. Mentions légales - Contact

ritimo