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LEECH Gary

Colombie : la tournure inattendue du processus de démobilisation des paramilitaires

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Ç’aurait dû être facile, un simple processus de réinsertion des chefs des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) dans la société colombienne, leur permettant ainsi d’entrer dans l’arène politique. A l’origine, il était prévu que les chefs paramilitaires révèlent les emplacements de fosses communes et les noms de quelques politiciens ou officiers « voyous », morts ou emprisonnés ayant collaboré avec eux. Ces « révélations » passeraient pour des aveux, et comme les années écoulées dans une ferme au nord de la Colombie, le temps des négociations, seraient considérées comme « peine accomplie », les leaders des AUC séjourneraient moins de deux ans en prison, très probablement dans une résidence semi luxueuse à la campagne. Or, pourtant annoncée à grands cris, la démobilisation de la plus grande organisation paramilitaire de Colombie a terriblement mal tourné pour l’administration Uribe. Désormais, tout le processus menace de déboucher sur le plus vaste nettoyage politique de l’histoire du pays et peut ébranler sérieusement l’impunité dont jouissent traditionnellement les élites politiques et militaires du pays.

En juin 2003, l’administration Uribe annonce avoir conclu un accord avec les AUC pour entamer des pourparlers de paix en vue d’une démobilisation du groupe. Les négociations qui s’ensuivent se déroulent dans une hacienda de Santa Fe de Ralito, dans le nord du pays. Après avoir reçu 3 milliards de dollars des Etats-Unis au titre de l’aide militaire pendant les trois années précédentes, l’armée colombienne est alors considérablement renforcée et en pleine offensive contre les deux guérillas de gauche du pays [les FARC et l’ELN, ndlr]. Dans le même temps, les forces de sécurité publique sont engagées de manière plus directe dans la « guerre sale » contre la gauche politique, prenant pour cible l’opposition, des syndicalistes, des leaders communautaires et des défenseurs des droits de l’homme. Quant aux paramilitaires, ils se targuent d’être des « patriotes héroïques » dont les services ne sont plus nécessaires depuis le renforcement de l’armée colombienne, ce qui crée les conditions pour leur démobilisation.

Le processus de démobilisation avait pour but de réintégrer dans la société des chefs des AUC tels que Salvatore Mancuso, qui a bâti sa fortune sur le trafic de drogue et d’autres activités criminelles, et qui souhaitait quitter le champ de bataille pour entrer dans l’arène politique. Pour le président Alvaro Uribe, la démobilisation des AUC aurait représenté une victoire personnelle lui permettant dès lors de désigner les guérillas comme les principaux auteurs des violences perpétrées dans le pays. Le but déclaré de la démobilisation était d’offrir aux chef des AUC des peines d’emprisonnement réduites en échange du démantèlement complet de leurs forces, des aveux de tous leurs crimes et d’un démantèlement total de leurs organisations criminelles, y compris leurs réseaux de trafic de drogue. Cependant, dans la réalité, le plan prévoyait d’octroyer une quasi-amnistie aux dirigeants paramilitaires en échange de l’illusion de la démobilisation de leurs forces, de la révélation des emplacements de charniers et d’informations sur des politiciens et des officiers « voyous » morts ou déjà incarcérés. Lire cet article

date de mise en ligne : 23 juillet 2007

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