bibliotheque internationale pour un monde responsable et solidaire ritimo

Le portail rinoceros d’informations sur les initiatives citoyennes pour la construction d’un autre monde a été intégré au nouveau site Ritimo pour une recherche simplifiée et élargie.

Ce site (http://www.rinoceros.org/) constitue une archive des articles publiés avant 2008 qui n'ont pas été transférés.

Le projet rinoceros n’a pas disparu, il continue de vivre pour valoriser les points de vue des acteurs associatifs dans le monde dans le site Ritimo.

cartographie interactive >  mondialisation et relations internationales  > Quelques pistes pour une réforme de l’Onu

BOUVERET Patrice

Quelques pistes pour une réforme de l’Onu

  • imprimer
  • envoyer
  • Augmenter la taille du texte
  • Diminuer la taille du texte
  • Partager :
  • twitter
  • facebook
  • delicious
  • google

> in Peuples en marche, n°188, septembre 2003

Pour pouvoir assurer ses fonctions de manière correcte, l’Organisation des Nations Unies devrait disposer d’organes qui répondent à trois conditions :

  1. être représentatifs de l’ensemble des peuples du monde ;
  2. avoir une structure leur permettant de fonctionner efficacement ;
  3. disposer de ressources financières et humaines suffisantes leur permettant d’atteindre des objectifs précis.

Ces trois conditions à la fois simples et logiques ne sont actuellement pas remplies par l’Onu et son système. Il est important de constater cette situation pour comprendre ce qu’il ne faut pas faire.

La majorité des organes actuels sont faussement représentatifs parce que les États y ont des droits de vote qui soit ne correspondent ni à l’importance de leur population ni à leur puissance réelle (un État, une voix à l’Assemblée générale et au Conseil économique et social), soit confèrent la majorité absolue aux seuls États les plus puissants (vote pondéré au FMI et à la Banque mondiale), soit encore pour les organes composés d’un petit nombre de membres, parce qu’ils ne font pas place aux États qui devraient en faire partie (Conseil de sécurité dont l’élargissement est à l’étude, ou Conseil économique et social où le mode d’élection élimine parfois, malgré ses 54 membres, les pays les plus peuplés et les plus importants).

La représentation démocratique des peuples ou de la société civile n’est d’une façon générale pas assurée. L’absence totale de relations entre les organes chargés de la régulation monétaire et économique et ceux chargés de la sécurité rend impossible d’étudier et de traiter en même temps de questions pourtant intimement liées.

Enfin l’absence de ressources suffisantes - l’Onu est en crise financière permanente depuis plusieurs décennies et cette crise s’accroît de façon continue - fait vivre ces organisations dans l’irréalisme.

Pour une organisation moderne et crédible, il est au premier chef indispensable qu’elle dispose d’un organe central qui puisse assurer la synthèse de tous les problèmes de la compétence de l’organisation et la dirige effectivement. Cet organe devrait :

  • avoir un nombre de membres limité de l’ordre de 20 à 22 ;
  • comprendre les principales grandes puissances et une représentation par régions des États moyens et petits ;
  • avoir une compétence générale et avoir pour mission d’assurer la synthèse des questions de sécurité et d’économie ;
  • disposer d’un secrétariat exceptionnellement compétent et capable de lui présenter des projets précis, sa structure étant préférablement organisée sur le modèle de la Commission de l’Union européenne ;
  • avoir des ressources propres lui assurant des recettes suffisantes pour couvrir son budget, et disposer du pouvoir d’emprunter sur le marché mondial.

Les autres organes de coopération internationale et de contrôle démocratique devraient être :

  • un Parlement mondial pour notamment assurer le vote du budget des dépenses et des recettes fiscales ;
  • une Assemblée générale de tous les États membres, à caractère consultatif ;
  • des organes représentant les éléments importants de la société civile ;
  • un Conseil des minorités ;
  • une Banque centrale mondiale ;
  • des organes judiciaires comme la Cour internationale de Justice, un Conseil des droits de l’Homme, et une Cour des comptes.

Il s’agit là d’un schéma sans aucun doute incomplet, très imparfait. Un énorme travail reste à faire pour qu’un début de transformation institutionnelle puisse se produire. Car il ne s’agit plus de maintenir un ordre figé comme c’est aujourd’hui le cas, mais d’accompagner les changements actuels et d’en maîtriser les risques.

document de référence rédigé le : 1er septembre 2003

date de mise en ligne : 16 août 2004

© rinoceros - Ritimo en partenariat avec la Fph via le projet dph et la région Ile de France via le projet Picri. Site réalisé avec SPIP, hébergé par Globenet. Mentions légales - Contact

ritimo