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MAKKI Sami

Militarisation de l’humanitaire, privatisation du militaire

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> Paris, Cirpes, 2004, 320 p.

Depuis plus d’un an en Irak, les soldats de la coalition contrôlent totalement l’aide humanitaire et les activités de reconstruction. Pour l’Administration Bush, les organisations non gouvernementales (ONG), notamment évangélistes, sont “ des instruments du combat ” contre le terrorisme. Parallèlement, avec la dégradation des conditions de sécurité, les compagnies militaires privées (Kellogg Brown & Root, Vinnell Corp., DynCorp ou MPRI) ont proliféré sur le terrain : 20 000 mercenaires, soit l’équivalent de 15 % des forces armées de la coalition, sont actuellement présents sur le sol irakien. Cette “ situation très saine ”, selon un haut responsable civil de la coalition en Irak, préfigure les futures interventions de la puissance américaine dans le monde. La militarisation de l’humanitaire et la privatisation du militaire transforment radicalement les opérations civilo-militaires.

Les relations entre civils et militaires aux États-Unis sont en pleine mutation. Les tendances à la militarisation et à la commercialisation de l’humanitaire et de l’aide au développement se sont faites plus fortes. Les manifestations de cette militarisation sont nombreuses : intégration des agences civiles du Département d’État et de l’Agence pour le développement international au sein des structures militaires par une "coordination interagences", création par le Pentagone d’un Bureau pour l’aide humanitaire et la reconstruction qui restreint la liberté d’action des ONG. Le leadership fort et durable du Pentagone subordonne tous les acteurs à la chaîne de commandement militaire jusqu’aux Provincial Reconstruction Teams (PRTs). Certaines ONG sont utilisées pour du renseignement. Le militaire s’approprie l’espace et le temps humanitaires. Les populations civiles en sont les premières victimes. L’ONU en sort affaiblie. Ces interventions “ militaro-humanitaires ” instaurent le chaos. Les entreprises privées de sécurité, qui prolifèrent dans toutes les zones instables du globe, sécurisent les investis-sements dans les nouvelles zones de la “démocratie de marché”. Les logiques de militarisation et de privatisation préparent l’après-conflit. Dans le cas de l’Irak, la phase militaire était le prétexte à la création par la force d’un vaste marché de libre-échange dans le Grand Moyen-Orient par la privatisation à moyen terme des secteurs publics vitaux. Ces institutions sont actuellement gérées par les compagnies de mercenariat entrepreneurial travaillant avec le Pentagone. Les Réservistes de l’US Army (souvent des entrepreneurs) assurent un démarchage commercial pour le compte de leurs entreprises. Ils prépa-rent ainsi le retour sur investissement au profit des États-Unis.

Facteurs de puissance et vecteurs de l’influence stratégique américaine, ONG et opérateurs militaires privés ont une place centrale dans la stratégie de sécurité américaine de maîtrise des espaces Sud par des “ guerres en réseaux ” et par des opérations globales de stabilisation/contre-insurrection. Ceci implique une présence terrestre durable par un redéploiement des forces dans le Grand Moyen-Orient.


Plan général de l’ouvrage

(12 chapitres, nombreux schémas, tableaux, carte, glossaire)

Préface d’Alain JOXE : La nouvelle stratégie globale des Etats-Unis

Première partie : Les Acteurs non-étatiques entre militarisation et privatisation par le pouvoir américain

Seconde partie : Privatisation du militaire : processus de libéralisation et nou-veaux modes d’action militaires et sécuritaires (perspectives globales et régionales)

Troisième partie : Militarisation de l’humanitaire : dynamiques institutionnelles de l’intégration civilo-militaire

Quatrième partie : Transformation des forces américaines et interventions armées

Cinquième partie : Reconstruction et gestions de l’après-conflit (Irak et Grand Moyen-Orient)

date de mise en ligne : 18 juin 2004

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